Janvier-avril 2023 :
Quand les artistes (se) manifestent
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Histoire de l’art contemporain », avec la participation des étudiant.e.s en deuxième année du Master Histoire et critique des arts de l’université Rennes 2. Coordination : Antje Kramer-Mallordy.
« Ce qui est essentiel dans un manifeste, c’est l’accusation précise, l’insulte bien définie. […] Il faut donc de la violence et de la précision : le tout très courageusement. » Filippo Tommaso Marinetti, 1909
Dans une lettre de 1913, adressée à son ami le peintre futuriste Gino Severini, Filippo Tommaso Marinetti, alors jeune homme moustachu à la voix rauque, lui annonce fièrement qu’il existe « un art de faire les manifestes et je le possède[1] ». C’est précisément cet art-là, non pas fait de pigments et de pinceaux, mais de mots, que cherchaient à posséder avant et après lui nombre d’artistes pas moins mordus et bavards. Avec près d’une dizaine de manifestes pour la cause futuriste à son actif, Marinetti semble en effet en maîtriser les règles : « Ce qui est essentiel dans un manifeste, c’est l’accusation précise, l’insulte bien définie. […] Tout cela, en précisant les accusations par quelques détails ou anecdotes et des noms surtout. – Il faut donc de la violence et de la précision ; le tout très courageusement[2] », écrit-il dans une autre lettre. Voilà une recette pour réussir son manifeste : aiguiser sa plume tel un couteau, détruire son ennemi et tout ce qui pourrait lui ressembler sur son passage…, bref, faire table rase, casser avec l’ancien afin d’imposer du nouveau. Si ses successeurs ne font pas tous usage de la même « violence » et « précision » dans leurs manifestes – parfois plus décousus, assagis ou poétiques –, ils cherchent tout autant à ouvrir une brèche dans un monde de l’art convenu et cloisonné.
Inutile de rappeler que se rallier contre quelque chose est d’ailleurs souvent le premier moteur pour la fondation d’un groupe d’artistes ou d’un mouvement, avant même de définir les principes à défendre. Il n’est donc pas étonnant que la pratique du manifeste, l’écriture à portée programmatique, pullule particulièrement au sein de l’histoire des avant-gardes artistiques qui n’est autre, en somme, qu’une histoire de ruptures depuis la naissance du romantisme. La lecture des manifestes se montre sinon comme un critère des avant-gardes, en tout cas comme un fil rouge singulier et stimulant qui traverse l’histoire de l’art des deux derniers siècles. Si leur abondance confirme leur importance aux yeux des artistes en tant qu’outils qui permettent de forger activement l’histoire, le voyage à travers ces documents rend visible les motifs communs des affinités et des rejets, les aléas des cris de combat qui se répètent et varient dans le temps.
Au-delà de savourer l’écriture tantôt crue et violente, tantôt poétique et excentrique, le plaisir de (re)découvrir cette somme de documents réside encore dans un autre fait. Celui de retrouver à la fois les grands manifestes très connus à commencer par ceux des futuristes – les « incontournables » du genre en quelque sorte – et des témoignages plus rares et inattendus de la part d’artistes dont on a parfois camouflé ou oublié l’activité de « manifestant ».
En partant de la collection INHA – Archives de la critique d’art, le séminaire est l’occasion de scruter au plus près cette écriture en actes, d’interroger les intentions, la réception et l’efficace de ces traces tangibles du discours de l’art. Le corpus documentaire donnera lieu à une exposition aux Archives de la critique d’art.
[1] Cité par Giovanni Lista, Futurisme. Manifestes. Documents. Proclamations, Lausanne, L’Âge d’Homme, 1973, p.18.
[2] Lettre à Henry Maassen, ibid.
Septembre-décembre 2022 :
Quoi de neuf de la Nouvelle École de Paris ? Réécritures d’une mythologie française de la création
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Histoire de l’art contemporain », avec la participation des étudiant.e.s en deuxième année du Master Histoire et critique des arts de l’université Rennes 2. Coordination : Antje Kramer-Mallordy.
« L’École de Paris n’est pas une école de peinture fixée à tout jamais. C’est une construction imaginaire dont les métamorphoses renvoient à l’identité de l’art français et donc à cette France à la recherche d’elle-même qui oscille toujours entre l’ouverture et l’exclusion. »
Laurence Bertrand Dorléac[1]
« Alors quel est l’avenir de cette ‟abstraction lyrique”, de cette École de Paris des années 1950 ? […] Il faut faire confiance à la finesse des regards du futur, car, de siècle en siècle, se produit un revirement de pensée qui permet de reconnaître une originalité exceptionnelle jusqu’alors imperceptible. Je crois que, tôt ou tard, aura lieu la résurrection des années de liberté, d’inventions sans limite, si fort goûtées au sortir des années noires. Des noms émergeront de la notion d’École. »
Pierre Descargues[2]
À partir de l’étude de l’évolution historiographique de la Nouvelle École de Paris, le séminaire est l’occasion d’examiner la construction et les mutations des discours théoriques et critiques dans le champ de l’histoire de l’art depuis la seconde moitié du XXe siècle. Cette recherche collective s’appuie principalement sur le repérage et l’analyse des documents de première main conservés aux Archives de la critique d’art. Volontairement en décalage avec les préoccupations de la critique depuis 1960, cette enquête cherche à comprendre le devenir de l’art moderne sous l’égide de la peinture abstraite au moment de son dépassement. En décentrant le regard des lieux et des figures dominants de la production et de la réception de l’art depuis 1960, il importe d’observer la façon dont s’écrivent et se transforment plusieurs histoires de manière concomitante.
[1] « L’École de Paris, suites », dans L’École de Paris 1904-1929, la part de l’Autre, catalogue d’exposition du Musée d’Art moderne de la Ville de Paris, Paris musées, 2000, p. 148.
[2] « 1945 à Paris : la liberté partout ! », dans L’envolée lyrique. Paris 1945-1956, catalogue d’exposition du Sénat au Musée du Luxembourg, Milan, Skira 2006, p. 32.
Septembre 2021-avril 2022 :
« Messages de Prague » : circulations artistiques à l’ombre du 21 août 1968
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Histoire de l’art contemporain », avec la participation des étudiant.e.s en deuxième année du Master Histoire et critique des arts de l’université Rennes 2. Coordination : Antje Kramer-Mallordy.
S’appuyant sur les travaux récents et actuels dédiés à l’art de l’ancienne Europe de l’Est et aux approches transnationales, le séminaire proposera de partir de la riche réception critique en Europe de l’Ouest du Printemps de Prague comme pivot de la réflexion collective. Si le « socialisme à visage humain » d’Alexander Dubček a pu enthousiasmer les intellectuels de la gauche française, sa répression brutale par les forces du Pacte de Varsovie sous l’égide de l’URSS a provoqué une vague d’indignation internationale. Les événements à Prague à partir de la nuit du 21 août 1968 ont causé une fissure profonde dans le tissu de l’idéal communiste, aggravée en 1972 par le « choc Soljenitsyne », provoqué par la parution française de L’Archipel du Goulag.
L’objectif sera de cerner les réseaux artistiques qui se sont formés entre Paris et Prague pendant les années 1960-1970 et d’en comprendre à la fois les discours, les œuvres et gestes artistiques qui furent bien souvent éphémères en tant qu’actes d’opposition et de résistance face au pouvoir. Les traces de ces réseaux de solidarité entre artistes, critiques, écrivains et cinéastes des deux côtés du Rideau de fer permettront de situer les événements politiques dans une histoire artistique et intellectuelle plus large.
En prolongement du programme de recherche PRISME, une attention particulière sera portée aux différents rôles (diplomate, expert, conférencier, commissaire d’exposition etc.) que les critiques ont pu incarner au sein des relations culturelles internationales. Le séminaire alterne des séances avec des intervenant.e.s invité.e.s et des enquêtes menées dans plusieurs fonds d’archives (parmi lesquels AICA International, Biennale de Paris, 1959-1985, Alain Jouffroy, Frank Popper et Pierre Restany). Les résultats pourront faire l’objet d’une restitution dans le carnet de recherche « Les lunettes de Restany ».
Légende de la photographie
De g. à d. : Werner Hofmann, Jindřich Chalupecký, Pierre Restany, Lubor Kára © Photo Igor Imro (Fonds Pierre Restany, INHA-Collection Archives de la critique d’art)
Janvier-avril 2021 :
Diplomates, conférenciers, aventuriers… Quand les critiques d’art partent en voyage
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Histoire de l’art contemporain », avec la participation des étudiant.e.s en deuxième année de Master « Histoire et critique des arts » de l’université Rennes 2. Coordination : Antje Kramer-Mallordy.
Alors que Baudelaire avait rêvé dans son Invitation au voyage d’un lointain où tout ne serait « qu’ordre et beauté/ luxe, calme et volupté », le voyage représente un puissant moteur pour l’imagination, l’expérience de soi et pour la découverte de l’Autre. Ce séminaire s’entend à son tour comme une « invitation au voyage » pour partir sur les traces de certains critiques d’art et de leurs périples de voyages entre les années 1960 et 1990.
Marqués par des différences qui peuvent être liées à un système politique opposé, par des confrontations à des traditions et mœurs inconnus, des rencontres déterminantes pour la carrière etc., ces voyages ont donné lieu à des récits dont il s’agit de situer l’impact au sein du parcours intellectuel du critique. Ce faisant, le déplacement géographique n’est pas seulement appréhendé comme une pratique, un outil central pour la formation et le fonctionnement des réseaux des acteurs de l’art, mais aussi comme un observatoire de la circulation des idées, des confrontations, dialogues et décalages culturels.
En prolongement du programme de recherche PRISME, une attention particulière est portée aux différents rôles (diplomate, expert, conférencier etc.) que les critiques ont pu incarner au sein des relations culturelles internationales.
Le séminaire alterne des séances avec des intervenant.e.s invité.e.s et des enquêtes menées dans plusieurs fonds d’archives (parmi lesquels AICA International, Jean-Paul Crespelle, Henry Galy-Carles, Alain Jouffroy, Michel Ragon et Pierre Restany). Les résultats seront restitués dans le carnet de recherche « Les lunettes de Restany ».
Légende de la photographie :
Michel Ragon en 1964 à New York, photographe inconnu ( Fonds Michel Ragon, INHA-Collection Archives de la critique d’art)
Septembre 2019-avril 2020 :
La Biennale de Paris de 1969
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Histoire de l’art contemporain », avec la participation des étudiants en deuxième année de Master « Histoire et critique des arts » de l’université Rennes 2. Coordination : Nathalie Boulouch.
Prenant appui sur les collections des Archives de la critique d’art, ce séminaire de recherche et de réflexion collective s’attachera à restituer une cartographie (géographique, artistique, critique) de la Biennale de Paris de 1969. En partant de la réception critique de cette manifestation à travers l’analyse de la revue de presse nationale et internationale qui a fait l’objet d’une campagne de numérisation récente, l’enquête prend également en compte les dossiers et documents concernant l’organisation de la Biennale.
Du 2 octobre au 2 novembre 1969, cette manifestation organisée par le critique d’art Jacques Lassaigne (commissariat général) se déroule dans un contexte artistique encore marqué par les contestations de 68. Disséminée dans plusieurs lieux à cause de travaux dans le bâtiment du Musée d’art moderne de la Ville de Paris, cette sixième Biennale qui donne la priorité aux travaux collectifs – dont les travaux d’équipe et les projets d’architecture et d’urbanisme – accorde une place importante à la participation des spectateurs. Celle-ci s’exprime en particulier dans l’Atelier du spectateur présenté au Palais Galliera. Fortement critiquée, cette Biennale qui clôt la décennie des années 1960 indique la fin d’une formule débutée en 1959. Elle apparaît comme une Biennale de transition.
Organisé au cours du premier semestre de l’année universitaire 2019-2020, ce séminaire s’inscrit en résonance avec le programme de recherche « 1959-1985, au prisme de la Biennale de Paris » (sous la direction scientifique d’Elitza Dulguerova, conseillère scientifique à l’INHA, en partenariat avec les Archives de la critique d’art, la Bibliothèque Kandinsky et l’Institut national de l’Audiovisuel.
Septembre 2018-avril 2019 :
La critique d’art et ses objets
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Histoire de l’art contemporain », avec la participation des doctorants et étudiants en deuxième année de Master « Histoire et critique des arts » de l’université Rennes 2. Coordination : Antje Kramer-Mallordy.
Le séminaire de l’année académique 2017/2018 est dédié aux relations multiples qui se tissent entre critique, art et archives depuis 1945, en appréhendant la critique d’art à la fois comme discours et comme réseau intellectuel et professionnel. À l’occasion des 30 ans des Archives de la critique d’art (ACA), il s’agira d’examiner la critique sous l’angle de ses objets matériels – pièces d’archives – et immatériels – idées, intentions, projets etc. Si l’on part de l’acception étymologique du mot « archive », on est d’entrée de jeu face à des racines plurivoques : formé à l’époque médiévale à partir d’un emprunt du bas latin au grec tardif « arkhéia », pluriel neutre, le mot avait pris le sens de « lieu où on conserve des documents officiels », la valeur initiale du singulier « arkhéion » étant « résidence des hauts magistrats de la cité », de « arkhé » qui signifie « autorité » (Cf. Dictionnaire étymologique Robert de la langue française).
Qu’est-ce que la mise en archive permet de déduire de la pratique critique ? De quelle manière, les archives font autorité pour former un « récit autorisé » ? Comment penser la l’urgence de l’activité critique, s’inscrivant systématiquement dans un temps présent, face à son archivation et sa mise en histoire ? Comment les critiques ont-ils eux-mêmes pensé l’organisation de leurs archives ? Le séminaire a pour objectif de mener cette réflexion en prenant appui sur la richesse des fonds des Archives de la critique d’art, afin de faire émerger un corpus transversal qui permettra de refléter les enjeux pluriels de la critique d’art et de ses objets d’archives.
Ponctué par des événements et séances avec des chercheurs invités, le travail commun s’inscrira dans la programmation scientifique et culturelle des Archives de la critique d’art pour l’année 2019. Il donnera lieu à la conception et à l’animation d’un carnet de recherche en ligne « Les lunettes de Restany », permettant de valoriser les recherches menées.
Septembre 2017-avril 2018 :
Aux temps des crises : enjeux politiques de la critique d’art
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Histoire de l’art contemporain », avec la participation des doctorants et étudiants en deuxième année de Master « Histoire et critique des arts » de l’université Rennes 2. Coordination : Antje Kramer-Mallordy.
Le séminaire de l’année académique 2017/2018 est dédié aux relations multiples qui se tissent entre critique, art et politique depuis 1945, en appréhendant le critique d’art comme un acteur politique interagissant avec des contextes historiques et géographiques mouvants. Inscrit dans le deuxième axe de recherche du programme PRISME, « La critique face aux enjeux politiques », le séminaire a pour objectif d’établir un socle commun de connaissances historiques et historiographiques, en prenant appui sur la richesse des ressources des Archives de la critique d’art.
En prenant comme premier point d’ancrage les crises politiques et institutionnelles en Europe entre 1967 et 1969, le travail collectif porte sur la constitution d’un corpus de documents provenant du fonds AICA International (dont la 20e Assemblée générale en septembre 1968 à Bordeaux), des fonds individuels de critiques tels que Pierre Restany, Michel Ragon, Otto Hahn et Gérald Gassiot-Talabot, ainsi que de la presse artistique et quotidienne. À travers la confrontation de ces sources, il importe d’examiner les processus d’historisation d’événements politiques par le prisme des acteurs culturels, et de comprendre, ce faisant, le fonctionnement du discours critique. L’objectif est de situer l’engagement politique de la critique à la fois au regard de sa réactivité – fidèle à sa mission étymologique de « passer au crible » –, de sa capacité d’intervenir dans l’espace public et de sa force prospective au sein d’une société en crise.
Le séminaire est ponctué par des séances avec des chercheurs invités, associés au programme PRISME, et par plusieurs manifestations scientifiques, donnant lieu à des contributions actives de la part des étudiants.
Pour plus d’information, voir le Carnet de recherche PRISME.
Janvier-avril 2017 :
Critique d’art et médias – Enjeux des années 1980
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Actualité de la recherche : Histoire de l’art actuel », avec la participation des étudiants de Master 2 recherche « Histoire et critique des arts » de l’Université Rennes 2. Séminaire coordonné par Nathalie Boulouch.
Pensé comme un prolongement du séminaire de 2016 sur les relations entre la critique d’art et les médias, ce séminaire s’attachera dans un premier temps à approfondir l’analyse du dossier concernant le Congrès de septembre 1982 qui s’est déroulé en France, à Sofia Antipolis, près d’Antibes. Marqué par la présence de nombreux professionnels de la télévision et du cinéma, ce congrès permet d’évaluer la façon dont la critique d’art interroge ses modes de discours face aux évolutions techniques des médias dans le contexte français du début des années 1980 marqué par ailleurs par des changements en terme de politique culturelle.
Le 3 mars, le séminaire accueillera Jacques Leenhardt, qui a été l’initiateur de cet événement en tant que président de la section française de l’AICA. À l’appui des archives conservées, cette séance permettra de revisiter les enjeux de ce congrès avec l’un de ses acteurs.
Septembre-décembre 2016
Sciences et technologies – Vecteurs de la critique après 1945
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Actualité de la recherche : Histoire de l’art actuel », avec la participation des doctorants et étudiants en deuxième année de Master « Histoire et critique des arts » de l’Université Rennes 2.
À travers l’étude de textes et de documents de première main, l’objectif de ce séminaire est d’établir un socle commun de connaissances historiques et historiographiques, d’identifier les problématiques sous-jacentes – politiques, économiques, culturelles, voire linguistiques – afin de comprendre l’évolution des discours critiques face aux mutations scientifiques et technologiques de la seconde moitié du XXe siècle. Encadré par Antje Kramer-Mallordy, le travail collectif porte sur l’analyse d’un ensemble de communications, présentées lors de différents Congrès et Assemblées de l’AICA entre 1948 et 1977. Ces discours, produits par des personnalités aussi différentes que Pierre Francastel, Mario Pedrosa, Pierre Restany, René Berger, Yusuke Nakahara et Douglas Davis, sont appréhendés dans une double approche synchronique et diachronique, afin de saisir leurs enjeux spécifiques à l’égard des contextes géopolitiques et sociaux changeants. Ponctué par des séances avec des chercheuses associées au programme PRISME, le séminaire est également l’occasion de croiser les regards entre différentes disciplines (histoire de l’art et de l’architecture, théorie des médias, épistémologie des sciences, etc.) pour développer des hypothèses de recherche communes sur la critique d’art en tant que faisceau historique et épistémologique complexe.
Janvier-avril 2016
Critique d’art et médias
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Actualité de la recherche : Histoire de l’art actuel », avec la participation des doctorants et étudiants en deuxième année de Master « Histoire et critique des arts » de l’université Rennes 2.
Directement adossé au premier axe thématique de PRISME – La critique entre sciences, technologies et médias – , cette recherche collective a porté sur les relations entre critique d’art et médias entre 1948 (Congrès de préfiguration de l’AICA) et 1982 (Congrès de l’AICA à Bordeaux, présidé par Jacques Leenhardt). Il importait d’identifier les problématiques (politiques, économiques, culturelles etc.) sous-jacentes, l’évolution du discours critique sur les médias et d’observer également le jeu de miroir instauré par les critiques à travers l’étude de leurs actions au sein des médias et de la réception qui leur est faite dans la presse et à la télévision.
Coordonnées par Nathalie Boulouch et Antje Kramer-Mallordy, des recherches croisées ont porté sur les fonds de l’AICA International, AICA France, Pierre Restany et Otto Hahn. Les résultats ont donné lieu à une publication réalisée en collaboration avec les étudiants du Diplôme supérieur d’arts appliqués (DSAA) en design graphique du lycée Bréquigny de Rennes, encadrés par Lilian Froger.
Novembre-décembre 2015
Dialogues transatlantiques
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Actualité de la recherche : Histoire de l’art actuel », avec la participation des doctorants et étudiants en deuxième année de Master « Histoire et critique des arts » de l’Université Rennes 2.
Ces séances de séminaire ont été consacrées aux relations et aux fluctuations des discours de critiques américains et européens des années 1950-1960, au fonctionnement de leurs réseaux et aux mécanismes de légitimation dont ils usent afin de promouvoir leur vision théorique. Encadré par Antje Kramer-Mallordy, le travail portait en particulier sur l’analyse de documents issus de différents fonds d’archives (AICA International, James Johnson Sweeney, Pierre Restany, etc.).
Les résultats intermédiaires ont été présentés le 9 décembre 2015 aux Archives de la critique d’art, à l’occasion du Séminaire international « La circulation des stratégies discursives entre la critique d’art américaine et européenne après 1945 : une autre guerre froide ? » (partenariat TERRA Foundation for American Art/EA 1279 Histoire et critique des arts), avec la participation de Catherine Dossin (Purdue University), Élisa Capdevila (CHCSC – Université Versailles Saint-Quentin-en-Yveline) et Lola Lorant (Université Rennes 2).
Une publication a été réalisée à l’issue de ce séminaire :
Septembre 2014-avril 2015
Les années Supports/Surfaces
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Actualité de la recherche : Histoire de l’art actuel », avec la participation des doctorants et étudiants en deuxième année de Master « Histoire et critique des arts » de l’université Rennes 2. Coordination : Nathalie Boulouch et Antje Kramer-Mallordy
En lien avec la préparation de l’exposition Mémoires croisées/Dérives archivistiques (sous la dir. de Jean-Marc Poinsot, INHA et FRAC Bretagne), le séminaire a été consacré à la sélection et à l’analyse d’un corpus de documents sur le groupe français Supports/Surfaces, provenant essentiellement du fonds Marc Devade. En revenant sur la trajectoire tumultueuse de cette avant-garde française, il s’agissait de situer les combats communs et les discordes au sein du maillage serré de la chronologie des événements politiques et culturels entre 1969 et 1972. Le séminaire a donné lieu à la rédaction collective d’un livret à l’occasion de l’exposition au FRAC Bretagne.
Septembre 2013-avril 2014
Figures de déplacement
Recherche thématique organisée dans le cadre du séminaire « Actualité de la recherche : Histoire de l’art actuel », avec la participation des doctorants et étudiants en deuxième année de Master « Histoire et critique des arts » de l’université Rennes 2. Coordination : Antje Kramer-Mallordy
À partir de l’étude de cas consacrée à la réception de la peinture de Hans Hartung et d’Anna-Eva Bergman depuis la fin des années 1950, le séminaire a été l’occasion d’examiner les figures forgées par la critique d’art et leurs déplacements à travers le temps. Cette recherche s’est principalement articulé à travers le repérage et l’analyse des documents de première main conservés aux Archives de la critique d’art et au Frac Bretagne. Volontairement en décalage avec les préoccupations de la critique après 1960, cette enquête a cherché à comprendre le devenir de la peinture et des discours précisément après la « fin de la peinture », dans le contexte de la réception de l’École de Paris.
Afin d’étayer ces réflexions d’un point de vue méthodologique, le deuxième volet du séminaire a proposé des séances thématiques plus larges, grâce à la participation de plusieurs chercheurs et doctorants invités. Ouvrant sur des acteurs, lieux et temporalités différents, ces séances ont permis de confronter les regards théoriques, afin d’examiner quelques déplacements des lignes de l’histoire de l’art contemporain et actuel.