Josef Paul HODIN
Biographie
Josef Paul Hodin est un critique d’art, historien de l’art et écrivain d’art né à Prague en 1905 et décédé en 1995.
Josef Paul Hodin passe les premières années de sa vie à Prague. Diplômé en droit de l’université de Prague, il part en 1930 pour Dresde et se rend à Berlin l’année suivante. Dès le début des années 1930, il fréquente les cercles artistiques et visite les ateliers d’artistes, dont ceux d’Otto Dix, Otto Griebel, Hermann Richter, Hans Grundig, Kretschmer, Jüchser et Grossmann. Il arrive à Paris en 1933, après avoir fui l’Allemagne. Puis, il demeure à Stockholm entre 1935 et 1944. L’année de son arrivée en Suède, il décide de se consacrer à l’histoire de l’art et à la critique d’art. Il contribue alors aux revues Konstrevy, Ord och Bild, Form, Paletten, Frihet, Vi, Morgonbris et Kunst og Kultur.
Il s’installe définitivement à Londres en 1944 et travaille dans un premier temps en tant qu’attaché de presse pour le gouvernement norvégien. Après 1945, il reprend son activité de critique d’art. Il se lie d’amitié avec l’artiste Oskar Kokoschka, résidant à Londres entre 1938 et 1954. Aux côtés de Roland Penrose et Herbert Read, il travaille à la reconnaissance de l’art moderne, notamment à travers de nombreuses conférences qu’il donne au Courtauld Institute, au Arts Council et à l’Institute of Contemporary Arts de Londres, dont il est directeur des études et bibliothécaire de 1949 à 1954. Par ailleurs, il est président de la Section britannique de l’AICA.
Il introduit en Angleterre l’œuvre des expressionnistes allemands, du dadaïsme, du constructivisme et du Bauhaus. À l’étranger, il défend les artistes britanniques tels que Ben Nicholson, Barbara Hepworth, Lynn Chadwick, Alan Reynolds, Graham Sutherland, Ivon Hitchens, Sidney Nolan, Peter Lanyon et John Wells. Il soutient également des artistes qui méritent selon lui d’être davantage reconnus : Alfred Aberdam, Anna-Eva Bergman, Endre Nemes, Alan Reynolds, Frank Avray Wilson, Geoffrey Clarke, Marie-Louise Motesiczky, Li Hutchinson, Bryan Kneale, Z. Ruszkowski, Kenneth Martin, Friedrich Karl Gotsch, Nína Tryggvadóttir, Emilio Pettoruti et Jannis Spyropoulos.
Paul Hodin s’intéresse à l’impact des sciences et des technologies modernes, ainsi qu’à la psychologie sur l’art. Il dresse des parallèles entre l’art et des disciplines contemporaines telles que la philosophie, la littérature et la musique. Sa conception de l’exercice critique repose sur la connaissance personnelle de l’artiste, qui est pour lui fondamentale. En 1954, il reçoit le Prix international de la critique d’art à la Biennale de Venise.
Polyglotte, Paul Hodin contribue à de nombreux périodiques dans divers pays comme Das Werk en Allemagne, XXe siècle et Prisme des Arts en France, dont il est rédacteur en chef entre 1956 et 1957, ou encore Quadrum en Belgique, dont il est co-rédacteur en chef entre 1956 et 1966.
Il publie plusieurs monographies, dont Edvard Munch: der Genius des Nordens (1948), Ben Nicholson: The Meaning of His Art (1957), Barbara Hepworth (1961) et Oskar Kokoschka: A Biography (1966). Ses contributions théoriques les plus importantes sont Konst och Kritik (1943), traduit en anglais sous le titre de The Dilemna of Being Modern (1956), dans lequel il définit ses principes sur la critique d’art et Modern Art and the Modern Mind (1972).